jeudi 16 juillet 2009

Un chef, c'est fait pour cheffer !

Jacques Chirac, l'auteur de cette formule mémorable, savait de quoi il parlait. Du jour où il a pris le pouvoir au sein du parti gaulliste, il s'y est cramponné contre vents et marées. Seul Sarkosy a réussi à lui prendre son "jouet". Le grand Jacques s'empressa de changer le nom de son parti politique. L'UDR (union des démocrates pour la république) devint le RPR (Rassemblement pour la République). Quand Chirac s'en est allé de la vie politique active -même si, depuis le conseil constitutionnel il a aidé à torpiller la loi hadopi- il a laissé le RPR à Sarkosy. Pour montrer sa possession du bidule, le nouveau "lider minimo" s'est empressé à son tour de changer le nom de son organisation. Un parti politique, un chef, une ligne et pas une tête ne doit dépasser ! Si ça vous rappelle une formule allemande triste mémoire, dites vous bien qu'elle défini le fonctionnement de toute dictature... et de tout parti caporaliste !
Quand la vieille SFIO (section française de l'internationale ouvrière) s'est transformée en Parti Socialiste (PS) François Mitterrand s'est décidé à la rejoindre. Il a pris le contrôle de la machine en virant les anciens (Guy Mollet entre autre) de la SFIO. Il s'est alors entouré d'une nouvelle génération, plus en phase avec l'époque. Cette génération, avec ceux qui sont arrivés en 1981, est toujours aux commandes du PS.
Comme il n'y a pas de chef, il n'y a pas de "ménage" de fait parmi les anciens. comme il n'y a pas de chef, il n'y a pas de ligne politique claire et tous se permettent de remettre en cause les décisions collectives de la veille.
En l'absence d'un chef, d'une ligne et d'une quelconque cohérence dans l'action et dans les idées, il n'y a pas de parti. Seul subsiste la volonté de ne rien changer aux habitudes.

Si Martine Aubry réussi à imposer son autorité sur le PS, elle pourra faire monter des jeunes, doter ce parti d'une ligne politique claire et donc en faire une formation audible et crédible. Si elle n'y parvient pas, il lui faudra rendre la place. Valls se trompe sur l'importance du nom, changer le nom d'un parti n'est pas la clef qui permet la refondation, c'est l'aboutissement de celle-ci. Le changement de nom est la proclamation du changement effectué...

... mais ce changement ne pourra avoir lieu que s'il y a un chef, un chef qui fasse son boulot de chef. Un chef qui tranche, qui décide, qui se fasse obéir et qui puisse imposer une ligne politique : la sienne.